Si nous poussions les murs du monde
Jusqu’aux confins des toits du temps
Alors nos terres soudain fécondes
Retentiraient de cris d’enfants.
Si les burkas étaient des roses
Au pourpre doux comme un baiser
Alors les femmes poèmes et prose
Seraient des mots en liberté.
Si tous ces sangs couleur de haine
Se réveillaient loin des brasiers
Alors nos mains soudain sans chaînes
Feraient soldats en jardiniers .
Si un matin au parfum tendre
Les courageux du monde entier
Osaient aimer malgré les cendres
Leurs ennemis sans les défier.
Si nous les femmes aux cent promesses
Volions les armes à nos guerriers
Faisant la paix en allégresse
Donnant la vie au monde entier.
Si de Gaza jusqu’en nos Flandres
Et de l’Afrique aux mille danses
Jusqu’aux taïgas sans nous méprendre
Nous abaissions nos fers et lances.
Si nous poussions les murs du monde
Nos religions comme un pari
Nos enfants rois nos femmes rondes
Feraient un miel au goût de vie .
Alors chacun aurait sa place
Au coin des rues joueraient fontaines
Plus de désordres au son des races
Car oui l’amour vaincra les haines.
Sabine Aussenac