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    jardin

     

    Nous commençons à planter le jardin de notre vie et,

    regardant à côté, nous voyons que le voisin est là, à épier.

    Il est incapable de faire quoi que ce soit, mais

    il se plaît à se mêler de la façon dont nous semons nos actions,

    plantons nos pensées, arrosons nos conquêtes.

    Si nous prêtons attention à ce qu'il raconte,

    nous finissons par travailler pour lui,

    et le jardin de notre vie sera une idée du voisin.

    Nous en oublierons la terre cultivée avec tant de sueur,

    fertilisée par tant de bénédictions.

    Nous oublierons que chaque centimètre de terre a ses mystères,

    que seule la main patiente du jardinier peut déchiffrer.

    Nous cesserons d'être attentifs au soleil,

    la pluie et aux saisons - pour nous concentrer uniquement

    sur cette tête qui nous épie par-dessus la clôture.

    L'idiot qui adore se mêler de notre jardin

    ne soigne jamais ses plantes.

     

    Paulo Coelho

     

    jardin1

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    monetg

     

     

    Parfois il me prenait d'irrésistibles envies de m'allonger à plat ventre au milieu des prés, les bras en croix, de caresser l'écorce des arbres, sentir sous ma paume la sensuelle vibration de leur âme, ou contempler la profondeur des craus sous la fine couche de lentilles délicates, en attendant que le génie des eaux veuille bien se manifester sous la forme d'une grenouille, ou plutôt d'une guernouille, comme disait le patois de Coublanc. Je devenais alors le bredin, le pauvre garçon auquel il manque une case et qu'on observe en hochant la tête tout en levant les yeux au ciel. Dans ces moments-là, je sentais les nuages défiler à toute berzingue au-dessus de mon corps bouillonnant, et m'entraîner dans la spirale ensorceleuse du temps sans borne. Je ressentais le bout de mes atomes se mélanger avec ceux de la terre, du vent et du firmament. J'étais heureux. Tout simplement imbécile et heureux. '

     

    Extrait de "Coeur de Trèfle" de Jacques-Rémy Girerd

     

    monet1

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    q10

     

    Qu'arriverait-il si nous nous réveillions un jour

    en réalisant que nous sommes la majorité ?

    Qu'arriverait-il si tout à coup une injustice,

    une seule, est rejetée par tous,

    tous autant que nous sommes, pas quelques-uns,

    ni certains, mais tous ?

    Qu'arriverait-il si au lieu de rester divisés

    nous nous multiplions, nous nous additionnons,

    affaiblissant l'ennemi qui veut arrêter notre marche en avant ?

     

    Qu'arriverait-il si nous nous organisons

    et si nous affrontons nos oppresseurs sans armes,

    silencieux, nombreux,

    avec nos millions de regards,

    sans vivats, sans applaudissements,

    sans sourires, sans tapes sur l'épaule,

    sans hymnes partisans,

    sans cantiques ?

     

    q8

    Qu'arriverait-il si je le fais pour toi, qui es si loin,

    et toi pour moi, qui suis si loin,

    et nous deux pour les autres, qui sont très loin,

    et les autres pour nous, qui sommes si loin ?

    Qu'arriverait-il si les cris d'un continent

    deviennent les cris de tous les continents ?

    Qu'arriverait-il si nous nous prenons en main

    au lieu de nous lamenter ?

    Qu'arriverait-il si nous brisons les frontières

    et que nous avançons et avançons,

    et avançons, et avançons encore ?

     

    Qu'arriverait-il si nous brûlons tous les drapeaux

    pour n'en garder qu'un seul, le nôtre,

    celui de tous, ou mieux, parce que nous n'en avons nul besoin,

    aucun drapeau ?

    Qu'arriverait-il si nous cessons brusquement d'être des patriotes

    pour devenir des humains ?

    Je ne sais pas. Je me le demande.

    Qu'arriverait-il ?

     

    Mario Benedetti

     

    q9

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  • arb9

     

    Les pieds bien ancrés dans le sol, les bras légèrement posés sur le tronc centenaire, tu te mets en disposition pour accueillir ce qui peut venir de l’arbre ; parfois tu te colles à lui ; tu écoutes son essence ; comme il existe des familles d’hommes : les noirs, les blancs, les jaunes,… il existe des essences d’arbres : les hêtres, les chênes, les séquoias, les baobabs, les gingkos bilobas,… Ils appartiennent tous à la grande famille des arbres, comme nous appartenons tous à la grande famille humaine, et leurs langues sont aussi variées : on peut ressentir l’écho de leur langue natale par la vibration ; et cette onde invisible, semblable à celle des radios, exsude de leurs écorces, génère des images, des intuitions que tu tenteras de traduire en mots imprécis pour garder signe de l’expérience…

     

    arb Didier Héroux 2[2]

    La nature est un temple où de vivants piliers

    Laissent parfois sortir de confuses paroles;

    L’homme y passe à travers des forêts de symboles

    Qui l’observent avec des regards familiers.

    Le poète en nous peut dire les langues du monde, celles des arbres, des animaux, des pierres, du feu et de l’eau, celle des corps, des regards et des consciences ; il peut se relier aux langues originelles. Les arbres parlent à ceux qui passent sans armes et leur silence a un goût de fruit.

     

    arb16

    L’arbre et le monde t’ouvrent leurs portes si tu le leur demandes avec respect. Si tu prends possession de la nature sans parler avec elle tu commets un acte de violence qui te fermera irrémédiablement ses portes. Tu seras, dès lors, sans t’en rendre compte consciemment, condamné à ne connaître que le monde humain et sa partie humaine seulement ce qui est une source de violence infinie. Intuitivement tu sentiras un manque, un léger malaise, trop léger pour t’alarmer. Par contre si la nature t’ouvre ses portes tu pourras communiquer avec ses différents règnes.

     

        Bernard Vanmalle

     

    arb2

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  • arb5

     

    Lorsque tu entres dans la forêt, tu sens une présence ; ni agressive, ni bienveillante, légèrement inquiétante ;  comme si des dizaines de personnes tournaient soudainement leurs têtes vers toi au moment où tu allais pénétrer dans la salle de bal ; tu te retournes : personne ; tu finiras par admettre qu’il s’agit des arbres ; sans l’avoir voulu, tu viens de pénétrer l’espace des arbres… qui ont senti ton arrivée et te l’ont signifié ; auraient-ils peur de toi comme les oiseaux, les lièvres terrorisés par l’Homme ; tu pourrais presque dessiner leur sphère de vie, la ligne invisible à partir de laquelle, l’air devient plus frais, semble comme fertile, empli de multiples et subtils frémissements ; il faudra un certain temps pour que tu sois accepté par leurs milliards de cellules vertes en éveil.

     

    arb8

     

    Ton intuition sent comme un appel ; il te faut approcher du tronc ; l’appel vient-il de lui ? Quoiqu’il en soit, tu as envie de t’approcher de lui ; il est là, devant toi, le vénérable, avec son écorce par plaques grises devant tes yeux et son immensité jaillissante dès que tu regardes en l’air ; pourquoi veut-il t’attirer vers lui ?

     

    arb14

    « Arbre, me permets-tu de poser mes mains sur ton tronc ? Souhaites-tu communiquer avec moi? J’ai envie de te connaître, de me relier à la vie inconnue que je pressens à travers toi. » Lorsque l’arbre qui me fait face me signifie qu’il est d’accord, je sais que je peux poser mes mains en toute quiétude sur son tronc ; parfois, il arrive que je sente une réticence, cela le dérange, ce n’est pas le bon moment ; alors je m’en vais mon chemin pour ne pas gêner plus longtemps sa longue rumination d’arbre, cette méditation souple entre terre et ciel.

     

    arb10

     

       A suivre ...

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  • Voice1

     

    Voice2

     

    Voice3

     

    Je vous invite à regarder cet énigmatique et magnifique court métrage et à suivre cette voix qui vous entraîne dans plusieurs directions à la fois jusqu’à une conclusion très étonnante ….

    Un film de Martin Rosete.

     

    Elle était si jolie …

     

     

     

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  •  

    1176

     

     

    Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices !

    Suspendez votre cours :

    Laissez-nous savourer les rapides délices

    Des plus beaux de nos jours !

     

    Assez de malheureux ici-bas vous implorent,

    Coulez, coulez pour eux ;

    Prenez avec leurs jours les soins qui les dévorent,

    Oubliez les heureux.

     

    Mais je demande en vain quelques moments encore,

    Le temps m’échappe et fuit ;

    Je dis à cette nuit : Sois plus lente ; et l’aurore

    Va dissiper la nuit.

     

    Aimons donc, aimons donc ! De l’heure fugitive,

    Hâtons-nous, jouissons !

    L’homme n’a point de port, le temps n’a point de rive ;

    Il coule, et nous passons.

     

    Alphonse de Lamartine 

     

     

    temps2

     

    foto-manip6

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  •  

    ecr10it

     

    L'écriture est la soeur tardive de la parole où un individu, voyageant de sa solitude à la solitude de l'autre, peuple l'espace entre les deux solitudes d'une voie lactée de mots.

      C. Bobin

     

    L'écriture est parole et silence à la fois.

      Denys Gagnon

     

    L'écriture a ceci de mystérieux qu'elle parle.

      Paul Claudel

     

    L'écriture est une parole maquillée par le dessin de la réflexion

      Franck Guyot

     

    La mémoire se perd ; mais l'écriture demeure. »

      Proverbe oriental

     

    Rien de tel pour apprendre l’écriture qu’un maître qui ne sait pas lire.

      Paul Claudel

     

    ecriture6

     

    ecriture7

     

    ecrit12

     

    ecriture8

     

    ecriture9

     

    ecrit15

    L'écriture est la seule forme parfaite du temps.

      J.M.G. Le Clézio

     

    L'écriture n'est pas recherche parce qu'elle est savoir.

      Claude Péloquin

     

    Le but de l'écriture, c'est de porter la vie à l'état d'une puissance non personnelle.

       Gilles Deleuze

     

    L’écriture est la peinture de la voix.

      Voltaire

     

    Dans l’écriture, la main parle ; et dans la lecture, les yeux entendent les paroles.

      Eugène Géruzez

     

    L'écriture n'est pas une fin en soi, elle est la nostalgie d'un ravissement.

      Yasmina Reza

     

    ecriture3

     

    ecrit13

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    Mon rêve secret :

    Pouvoir, de son vivant, passer à l'autre vie, c'est à dire se fondre avec le bleu du ciel, se confondre avec le soleil pour n'être plus qu'un atome souriant, un grain de poussière dansant, une goutte de lumière qui préfère l'infini à l'éternel.

    Puis, revenir tranquillement.

     

    Jean Chalon

     

    reve2

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    Paperman

     

    Paperman est un petit film d'animation en noir et blanc qui raconte l'histoire d'un homme et d'une femme que le destin, et quelques feuilles de papier, va tout faire pour  les réunir ...

    Réalisé par John Kahrs pour les studios Disney.

     

     

     

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